Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne
29 Juin 2014
Voilà, nous y sommes, la fin du mois juin murmure à nos oreilles le chant de l’été. L’herbe encore si fraîche se teinte de jaune, la terre crisse et se craquèle et partout les fleurs exhalent, grandes et larges, pleines et ouvertes avant la torpeur où recroquevillées, elles éteindront leur parfum entêtant. Partout l’instabilité gagne. Ici, les orages et la grêle porteuse de mélancoliques frimas s’accrochent encore, chargés de pluies traversantes, bouleversés de vents inquisiteurs qui modulent les ardeurs.
Mais au delà, on le sent, on le sait, rien ne résistera à cette vague estivale. Il en est ainsi des plus grandes tempêtes suivies des calmes les plus profonds.
Une chaleur s’immisce, rampe, emplit l’air, repousse du pied le gris et le blanc pour griffer de bleu et d’or un ciel en pleine renaissance. Une effervescence gagne nos nuits face au miracle de jetées d'étoiles où s'inscrivent nos pas le long des chemins de pierres. Il est temps de fermer les yeux et d’inspirer profondément. De se laisser aller… De s'abandonner pour mieux sentir… La douceur sucrée de la lavande aux bouquets violets qui nargue nos sens en volutes frissonnantes et accompagne l’obstinant chant des cigale. Plus loin la mer se dissout en brise iodée qui se gorge, à la caresse de la plage, du parfum d’une noix de coco fraîche enrobée de rires enfantins. Vous y êtes ?... Laissez-vous aller encore un peu plus… Oui, et voilà le bitume chauffé à blanc qui fond et laisse sous les espadrilles de petites marques noires qui colleront sur le carrelage frais. Il y a des voix au loin, des cris de jeux, le bruissement des feuilles d’un tilleul centenaire qui se frottent les unes aux autres, des soupirs… Le vin est au frais, une viande grésille dans un jardin… on aperçoit la fumée blanche odorante qui s’évapore aussitôt. Il fait bon près d’une fontaine de village, trop chaud derrière les plages mais peu nous importe… L’été nous prend, le temps se suspend, les journées s’étirent sans plus de raison d’en finir, les nuits s’ouvrent et l’amour dispute au repos sa fraîcheur et son intensité.
Et vous ? Où partirez-vous ? Voyagerez-vous ? Du nord qui s’étire vers le sud alangui ? Quitterez-vous les monts de l’est pour les rivages abrupts de l’ouest ? Serez-vous nomade ? Courrez-vous les routes pour ensuite vous blottir dans un havre que vous seule connaissez ? Serez-vous famille ? Entre amis ? Dans un gîte, à l’hôtel, sous la tente ? Ou encore resterez-vous stupéfaites dans la torpeur blanche des villes, esseulées à redécouvrir les rues désertées ?
Expositions ? Festival ? Musées ? Farniente et lascivité ? En couple ? Dans une solitude privilégiée ? Où disposée à effleurer un corps inconnu et alangui ?
Qui que vous soyez. Où que vous soyez. Quoi que vous fassiez, et si cet été vous preniez l’avion ?... Non pas ceux des lignes régulières aux destinations si connues, mais le vôtre, le rose à l’embarquement immédiat. Pas d’attente, pas de billet, juste un tarmac à traverser, une passerelle à gravir pour sans crainte vous glisser dans ce fauteuil qui n’attendait que vous.
De nouveaux textes viendront rythmer votre voyage tout au long de ces deux mois et les plus anciens se redécouvriront à vous. Venez faire le voyage. Soyez patiente, aventureuse et vigilante à ce parcours qui s’ouvre à vous. Cherchez le frais et l’ombre pour caresser du regard ces histoires au gré d’un été de hasards, à la croisée des routes, au bord de l’improbable, de l’inattendu et de l’indicible.
Venez… je vous souhaite un bon vol vers l’ailleurs.
Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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