Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne

Juste un voeu...

Juste un voeu...

Comme chaque début d’année de chaque début année, janvier devient le théâtre de nos promesses. Où se redressent nos volontés. Se relèvent tous les désirs. Janvier. Le mois des « bonnes résolutions ». Ce moment si particulier où soudain, tout deviendrait possible. Plus rien d’infranchissable, de rédhibitoire. En janvier, tout apparait proche, à portée de main. En un mot, réalisable. Nos envies les plus folles, nos désirs les plus intenses, nos rêves enfin avouables. La nouvelle année nous ouvrant une nouvelle et vierge page sur laquelle tout pourrait s’écrire. Sans aucune lâcheté, paresse ou compromissions.

Et puis, comme l’eau de la rivière, les jours passent. Une semaine, puis deux, puis une autre… On a beau serrer la main avec force, conviction, foi, rien n’y fait. Entre nos doigts, le flot de nos résolutions s’écoule avant de disparaitre. Le printemps est déjà là qu’on voit pointer l’été. Avant que l’hiver ne nous emprisonne en chassant l’automne.

On se retourne et tout ce qu’on avait juré craché qu’on ferait cette année vogue loin derrière nous. Sans que l’on ne comprenne à quel moment et surtout, pourquoi, nous avons lâché la barque.

Peut-être avons-nous pêché par excès de confiance ? A nous remplir d‘injonctions, n’avons-nous pas eu « les yeux plus gros que le ventre » ? Comme disait ma mère lorsque je rêvais à voix haute ? Ou peut-être nous sommes-nous tout simplement oubliés à trop contempler les sommets les plus élevés sans comprendre qu’il nous fallait déjà et d’abord atteindre le premier campement de base. Ce qui aurait déjà été un exploit. Pas si mal que cela.

« Qui trop embrasse mal étreint » nous rappelle Rabelais. Je n’ai pas mieux à vous proposer. Tant moi-même, si souvent, je m’enroule dans ma procrastination comme dans une couette duveteuse. Remettant telle une Pénélope constamment mon ouvrage sur le métier. Oubliant mes promesses, parfois mes envies. Ou me trompant de direction à trop vouloir en suivre.

Ceci doit-il nous empêcher de formuler des vœux ? Je ne crois pas non. Car pour mille abandonnés, il en suffit d’un et d’un seul pour éclairer notre année.

Alors pour 2024, rêvons en grand parce qu’il en sortira toujours quelque chose de bien. Aussi infime soit-il, ce rêve, cette quête, cette marche à franchir, un simple pas en avant nous rapprochera toujours de ce qui se cache en nous. Et qu’on finira bien un jour par découvrir à force d’erreurs, d’oublis, d’abandons et de volonté. Ce petit quelque chose qui nous rendra grand.

Belle année à toutes et tous.

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