Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne

Soupir

Soupir

Soupir.

 

Une histoire sans parole. Sans musique et sans bruit. Où n’effleurent que les mots, les non-dits. Ce qui se tait et ce qui se cache. Ce qui se crie sans jamais s’écrire. Parfois se chante. S’embrase et s’embrasse. Un corps à corps. Un cœur à cœur. Histoire d’amour. Banale et bancale. Qui se joue en un regard. Sans que l’on sache ni pourquoi ni comment tout cela nous prend. A jouir. A rire. Pont des soupirs.

 

Soupir.

 

N’est-ce pas le plus beau des maux ? Qui se prend et titille. Qui se vend aussi. Et parfois empire la solitaire envie. Qui croît sans qu’on y croie. Qui vient, surgit, affole. Et s’empare de nos sens. A l’endroit. A l’envers. De partout surgissant. Et se dresse et durcit. Combattant de la vie. De l’ennui. Du désir. Un soupir. Pour le meilleur ou pour le pire. Pour l’ivresse. La caresse. Où tout se lisse. Où tout glisse. Faites qu’elle jouisse.

 

Soupir.

 

Je l’entends murmurer. Se plaindre et gémir. Cambrée. Allongée. Médusée. En attente. Impatiente. Rieuse. Suppliante. Abandonnée. Excitée. Ouverte. Perdue. Folle. Les lèvres mouillées sur leur supplique. Vibrantes. Odorantes. Glissantes. Sans rien attendre mais toujours réclamant. Et le bien et le mal. Plaisir et douleur. A la recherche d’une extase. D’un souffle fragile. De l’or. Sous la peau.

 

Soupir.

 

Réduite au chagrin. Au malin. A sa main. A ses doigts qui furètent. A sa langue qui se perd. A cette faim qui la prend. Qui appelle de ses vœux l’ombre rugueuse d’un corps qui se tord. Et sa douceur aussi. Fatale et assurée. Qui trouve son chemin de sa plaine aux vallons. Jusqu’à cette source maudite qui jamais ne se tarit. La submerge quand l’autre s’y engloutit.

 

Soupir.

 

Final et primal. De rumeurs et de cris. De tensions ancestrales. De ferveur anoblie. Quand son destin la poursuit. De son sein qui durcit. Le dessein d’une envie. Le dessin d’une vie. Qui brille et chavire. Soupire, soupire et encore soupire. Se presse. Se dispute. Se cogne. Se donne. Se prend. Soupire, soupire. Quand tout va trop vite. Quand plus rien ne retient ni sa faim ni sa soif. Qu’elle oublie tout contrôle. Et se donne. Entière. A ce qui voudra bien déclencher son dernier. Soupir.

 

Avant de jouir.

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J
"La poésie, la beauté, l'amour, l'aventure c'est en fait pour cela qu'on vit." John Keating<br /> Parfois les mots sont inutile ... et vous l'avez si bien écrit.
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