Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne
4 Mars 2011
Et si nous dansions, pour de vrai, sur le pont d’Avignon ?
Nous promenant dans les bois, pendant que le loup n’y est pas
Toi nue sous une peau d’âne
Et moi tout en rouge jouant les chaperons
Ensemble nous courtiserions Alice
A moins d’être en retard
En retard, en retard
Fuyant à cheval sur le dos d’un chat botté
A la barbe sage mais déjà si bleue.
Et si nous dansions, pour de vrai, sur le pont d’Avignon ?
Bousculant les petits cailloux blancs
À cloche-pied de nos chaussures en vair
Nous irions jusqu’à ce bois
Séduire le joueur de flûte
Attristé du chant de la sirène
Si petite et si frêle dans son cercueil de verre
Mais si brune et si belle dans ce bois dormant
Qu’elle laisserait sur nos lèvres un goût de pomme
Et si nous dansions, pour de vrai, sur le pont d’Avignon ?
Sans craindre les créatures de Dieu et les bêtes du diable
Unissant le petit pou à la petite puce
La mariée blanche et la mariée noire
Nos souliers usés au bal
Gardant sans fin l’envie de voyager
Le temps de la vie, des enfants couleur d’or
Pour danser jusqu’à la lune
Et nous aimer sous sa lumière bleue
Et si nous dansions, pour de vrai, sur le pont d’Avignon ?
Une blanche neige tombant dans nos mains
Comme autant de ducats tombés du ciel
Je te conterai la mort marraine
Demoiselle Méline ma princesse
Comme celui qui s’en alla apprendre la peur
Ou comme moi ce récit pour ton bonheur
« Ton front pâle j’apaiserai
Tes lèvres rouges je baiserai
Ton cœur je croquerai »
Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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