Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne

L'Après

 

Il y avait cette Septième Vague . Celle qui emmène loin, très loin, au-delà de soi même, sur une mer où nulle balise jamais ne résonna ni ne résonnera; dans des tracés obscurs, houle de ténèbres au cours souligné d’écume, cœur balloté, brouillards hasardeux où l’on dérive, aveugle, pôles inattendus, inconnus, où se noyer devient de l’ordre des possibles, mais où parfois et malgré tout, malmené sur son bout de rocher, phare intermittent, le bonheur, toujours présent, tentait son éveil.

 

J'ai pleuré

 

Il y avait ces refus d’être, dire, continuer, aimer, peut-être grandir. A peine la volonté de flotter. Même pas celle de nager. Plus l’envie de tenir le radeau. Il y avait ces peurs de changer, d’ouvrir, découvrir, entrouvrir, d’aller aussi loin que le regard peut concevoir, vouloir. Tout simplement regarder et voir. Et comprendre. Comprendre que l’on n’avance pas sans laisser derrière soi. Admettre qu’il faille abandonner pour se nourrir, laisser pour se mouvoir, lâcher pour continuer, et que la charge qu’on emporte avec soi ne saurait être vitale qu’on ne puisse, comme petits cailloux, la disperser sur notre route, non pour faire le chemin à rebours, mais pour en alléger son pas, petit à petit, et s’habituer à cette liberté nouvelle.

 

J'ai détesté

 

Il y avait ces mécontentements, ces pleurs et ces rages de ne pouvoir aller plus vite, ou de ne pouvoir revenir, revenir comme avant où tout était plat, silencieux, presque mort mais que le souvenir rendait si rassurant. Là-bas, où se trouvait avant, la vie d’alors, ce passé enjolivé parce que passé justement, derrière soi, non plus à construire, non plus à craindre et qu’on contemple en plissant les yeux pour n’apercevoir que ce qui brille, que ce qui est était beau, que ce qu’on avait peint de vives couleurs pour masquer l’ennui, les ombres… cette imperfection qui ne se voit pas de loin. Et qu’alors, on peut oublier.

 

J'ai refusé

 

Il y avait cette lâcheté, parce qu’il est plus simple de continuer dans ce qui est connu, que d’avancer dans l’inconnu. Parce que nous sommes faits ainsi que nos corps tremblent devant l’étrange de ce que l’on apprend, devant l’étranger vers qui l’on se tend, vers la difficulté quand il faut découvrir, de la terreur lorsqu’il faut approuver et que l’on pourrait laisser aisément cette crainte devenir la plus forte, roulant boulant nos âmes en position fœtale, yeux fermés, bouche cousue, poings serrés. En refusant d’être.

 

J'ai abandonné

 

Et soudain je vois les ivresses incertaines et joyeuses, les matins aux réveils brûlant de fièvre, si vivants ! J'accueille la folie des rires qui éclatent, fusent, feux d’artifice sonore, bruyants, glorieux ou émouvants. Je ressens tout cet amour, donné, partagé, qui se cambre, qui rue, qui galope et désarçonne. Et je sais… qu'il y a… tout… là, bien présent, quand le voile se déchire, que le brouillard se dissipe et qu’enfin tout d’avant disparait, englouti, évaporé, détaché  pour qu’enfin ce qui est, ce qui doit, ce qui vient, apparaisse. L’amour gagne encore. L’amour gagne encore.

 

J'ai résisté

 

 

 

 

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À propos
M. T.

Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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C
<br /> The Royale a entièrement raison, le futur est lumineux quand l'amour est à vos côtés, épaule aimante et solide. Alors posez vos fardeaux et avancez, relevez la tête et marchez fièrement vers ce<br /> bonheur, d'une main repoussez les obstacles, de l'autre tenez bien fermement votre amour. Il ne gagne pas encore, il gagne toujours.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Toujours... oui... c'est vous qui avez le bon mot. Et j'avance, croyez-moi, j'avance ! un peu à la guerrière, un peu essoufflée parfois aussi, avec un large sourire ou surprise par les larmes...<br /> mais j'avance, oui, un peu comme un blessé devant reconquérir l'usage de ses jambes. Et comme toute convalescente, je me dis qu'un petit plaisir ne serait pas de trop... comme un soupçon de<br /> foie-gras, une merveilleuse bouteille et des rires à partager ?...<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Marchez vers le futur sans porter vos valises, marchez legere et souriante..cela vous va bien Madame la Pilote...Le chemin est lumineux, j en suis sure.Suivez le sans defaillir.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> J'ai laissé mes bagages dans un jardin, un jardin d'anges facétieux, protecteurs et chaleureux. Leurs visages soulignés de bleu me sourient tout au long de ma journée et m'amusent de leur joie.<br /> Ils m'invitent aux plus belles des promenades et surtout dans le chemin retrouvé de la confiance, le plus beau des cadeaux.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> En lisant vos mots, me venait le commentaire suivant : "vous vivez". Et je découvre Son ...je vis...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Oui... ce qui prouve que l'amour nous rend vivant, et cette vie donnée est d'autant plus précieuse qu'elle nous transmet une force incroyable, une envie d'aller en avant, hors de nous-même, juste<br /> pour nous rejoindre. Belle pensée petite Bulle...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Et vous avez tellement bien fait, croyez-moi.<br /> Si je doute que l'amour gagne toujours je découvre en tous les cas que nous gagnons toujours à aimer.<br /> Se laisser aller à aimer car cela nous rend heureuse.<br /> Se savoir chanceuse d'aimer autant et si intensément et ne rien gâcher.<br /> J<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Comme il m'est doux de lire vos lignes de bonheur. J'aime beaucoup votre expression "que nous gagnons toujours à aimer". Vous avez raison, Ô combien ! Ce n'est pas toujours un chemin facile, il<br /> est souvent vertigineux, mais c'est le seul, à mes yeux, qui en vaille la peine, parce qu'il nous grandit et nous rend à nous-même, à notre liberté, à ce que nous sommes à travers ce que nous<br /> ressentons.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> ... Je vis ...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Et c'est mon plus beau présent...<br /> <br /> <br /> <br />