8 ans

C'était donc il y a 8 ans. C'était donc un 24 mars. Je ne me souviens pas s'il faisait froid ou si la journée était déjà printanière. En ce cas, les forsythias devaient offrir la nervosité de leurs délicates fleurs jaunes au vent. Et le cerisier surenchérir dans l'éclosion d'un rose et blanc subtil. Je ne sais plus. 8 ans, c'est long, c'est court. Il s'en passe des choses, il en arrive des aventures, des belles, des tristes, des joyeuses et merveilleuses. 8 ans, c'est déjà tout un passé. Presque une vie. C'est un pont entre deux mondes. Une passerelle qui s'effondre après votre passage pour être sûre de ne plus y revenir. 8 ans, c'est un coup de tabac en pleine mer qui n'en finirait pas et puis soudain la terre qu'on aperçoit et le port si réconfortant, rassurant. 8 ans c'est de l'amour à revendre, des coups de gueule et de l'embrasement, des peaux, des chairs, des caresses, des baisers, des envols et du sommeil, lourd parfois.

8 ans.

Il y a 8 ans, je commençais ce blog. Il y a 8 ans, je décidais de venir vers vous lectrices, lecteurs sans rien connaître de vous mais avec l'espoir, mieux, la folle volonté de vous ouvrir à mes textes, mes histoires, de me dévoiler sans fausse pudeur dans l'écriture si particulière des sens et de l'émotion, en espérant que vous m'accompagniez jusqu'au bout de ces ivresses. Il y a 8 ans, je décidais de donner une exposition à mes mots, d'ouvrir la fenêtre, de les regarder s'envoler, s'effeuiller, disparaître loin, pour s'émanciper de moi en devenant vôtres.

Il y a 8 ans, je décidais de vous aimer. Alors laisser moi déposer ici un doux baiser en vous souhaitant, à vous qui passez par là, un très bel anniversaire.