Eveil

Dans le soleil alors que là-bas

La nuit déjà tombe

Couchée, alanguie, éperdue

Elle retrouve la sensation

D’une main légère et porteuse

Elle signe dans l’air son abandon

Dans un courage sans pareil

Réveil  éveil, s’émerveille

Si belle

Avec les mots, sans les regards

Les yeux tournés vers ses rêves

Elle confronte ses peurs à sa douceur

Inonde son monde d’un nouveau bonheur

Et se glisse, si tendrement, au sein des délices

Perdant la mémoire de la douleur

Retrouvant le sourire des langueurs

Lorsque son corps se tend

Vers cette naissante envie

Qu’elle espère

Si douce

Chrysalide soyeuse

Elle attend que le vent

L’ouvre d’un souffle, d’un murmure

Et l’emporte si haut qu’elle n’en revienne jamais

Au coeur des nuages ainsi déposée

Tout l’amour de la terre à ses pieds

Elle nous parlera de ses secrets

En vague de pluies et grondements d’orages

Découvrant de la patience

L’étonnante science du désir

Si libre

Sa vie modèle un écrin

Fragile où se déposent

Les prémisses de sa métamorphose

Elle s’étonnera alors de toutes ses notes

De ses musiques, de ses accords

Mineurs, majeurs, de ses lignes

Qui à peine aujourd’hui se dessinent

Sa main prenant cette main

Où son visage venait se poser

Quand elle n’en pouvait plus de marcher

Si pleine

Immobile, silencieuse, en attente

Si belle

Si douce