Non, non, je vous rassure tout de suite, je n'ai pas décidé de prendre ma retraite même si, pour les pilotes, elle arrive très vite. J'ai obtenu une dérogation... Non, je voulais juste vous faire par d'une petite anecdote liée à une chanson. C'est une idée qui m'est venue hier, en traînant au Café des Deux Continents puis en allant me poser, le temps d'un tour de piste (de danse) dans "it's a small word" (attention, bien lire WORD !).
De fil en aiguille, d'air en autre chanson, voilà où mes pensées ont atteri...
C'était il y a quelques années, lors d'un de mes vols long courrier nocturne, quand la boussolle s'affole et que vient l'heure des reprises à tue-tête, debout sur le comptoir, comme chez Fonfon... .Je venais d'annoncer, le plus sérieusement du monde, mon désir de quitter Paris, et ses plaisirs tentateurs
- J'vous jure, que c'est vrai... j'en peux plus les garçons... Faut que j'parte... le grand air.. le calme... rester concentrée sur mon boulot... Ecrire le matin, tôt...
Le patron du bar que je fréquentais alors est parti d’un franc éclat de rire ainsi que les quelques survivants de l’heure avancée. Instantanément, il me sortit cette chanson faisant le serment qu’il me ferait open bar à vie si je me tenais à ma promesse.
Le bougre était finaud…mais il aurait du parier autre chose…enfin, je parle pour lui, bien sûr… car si j’ai bien quitté la capitale, je me suis arrangée pour ne pas m’éloigner de plus d’une heure de conduite ce qui me permet de continuer d’assister à moult soirées en vol libre…C’est lui qui a fini par partir… Toute mon amitié, Olivier !
ADIEU PARIS
Berthe Sylva
Adieu Paris, je me retire à la campagne,
L'ennui me gagne, assez d'champagne,
J'en ai soupé d'aller souper avec les poules,
Et de rentrer comme si l'pavé faisait d'la houle.
Adieu Paris, car j'en ai par-dessus la tête,
Faire la fête, oh, qu'ça m'embête,
Je vais me mettre au vert, vivre comme les bêtes,
Me coucher tôt et ne plus boire que d'l'eau.
Oui mais,
Avant que je te quitte,
Et de vivre en ermite,
Tout là-bas loin de toi,
Oh ! Ville des merveilles,
Encore une fois,
Vidons une bouteille,
Une puis deux, et puis trois.
Oh ! La drôle de chose,
Dès qu'un bouchon explose,
Tout est beau, tout est rose,
Profitons-en, garçon !
Apportez-moi la carte,
Il faut, et allez donc,
Faire avant que je parte
Un grand gueuleton.
Adieu Paris, ville de rêve et d'épouvante,
Ville méchante, ville charmante,
Tu fais payer bien cher le bonheur que tu donnes,
Mais en mourant, on t'aime tant qu'on te pardonne.
Adieu Paris, adieu Montmartre et Notre-dame,
Ses jolies femmes, ses vilains drames,
Toute l'éternité nous te donnons nos âmes,
Leur paradis, c'est le ciel de Paris !