Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne
5 Octobre 2009
Ou peut-être pas mais je me souviens mal
Comme la joueuse de jazz
Quand le bar a fermé et qui ne part pas
Au piano accrochée, tendue, en vie
Elle continuera bien après l’heure
Et le bassiste amoureux l’accompagnera
Même s’il sait que la musicienne est trop lointaine
Et que ce n’est pas lui qu’elle aime
Moi je n’aurai pas bougé
Les lumières éteintes, personne ne me dit rien
Tu sais bien, on s’était dit qu’on danserait
Peut-être un jour ou jamais
On se l’était promis ou peut-être pas
Mes souvenirs de toi s’effacent un peu plus
Tu disparais alors pourquoi n’emportes-tu pas
La musique et le piano et la joueuse de jazz
Qui continue maintenant dans le noir
Les touches ivoires de son piano brillent
Ou ce sont ces larmes qui luisent en tombant
Goutte à goutte sur les notes égrenées
Peut-être qu’elle aussi on le lui avait promis
Promis de l’aimer et de l’emmener danser
Moi je n’arrive pas à pleurer
Même sous la musique, sans les lumières
Je reste là avec mes yeux qui se taisent
Je voudrais juste qu’elle continue de jouer
Sans plus jamais s’arrêter, toujours
Qu’on reste seules, elle et moi
Alors sans doute viendrons nous à danser
A danser ensemble mais alors qui jouera
Pour nous la mélodie ?
Ce n’est pas facile d’avoir tous les désirs
Et de se perdre dans son propre exil
Tu avais promis pourtant ou était-ce moi ?
Qui est parti de nous deux alors qu’enlacées
Nous allions nous mettre à danser
La joueuse de jazz ne s’arrête pas
Maintenant elle voit dans le noir
Et c’est à moi qu’elle sourit parce que je suis là
A la regarder et à l’écouter
Parce que je ne suis pas partie
Parce que je voulais une dernière valse
Pour pouvoir ainsi te prendre dans mes bras
Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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