Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne

la joueuse de jazz

Tu m’avais promis une danse

Ou peut-être pas mais je me souviens mal

Comme la joueuse de jazz

Quand le bar a fermé et qui ne part pas

Au piano accrochée, tendue, en vie

Elle continuera bien après l’heure

Et le bassiste amoureux l’accompagnera

Même s’il sait que la musicienne est trop lointaine

Et que ce n’est pas lui qu’elle aime


Moi je n’aurai pas bougé

Les lumières éteintes, personne ne me dit rien

Tu sais bien, on s’était dit qu’on danserait

Peut-être un jour ou jamais

On se l’était promis ou peut-être pas

Mes souvenirs de toi s’effacent un peu plus

Tu disparais alors pourquoi n’emportes-tu pas

La musique et le piano et la joueuse de jazz

Qui continue maintenant dans le noir


Les touches ivoires de son piano brillent

Ou ce sont ces larmes qui luisent en tombant

Goutte à goutte sur les notes égrenées

Peut-être qu’elle aussi on le lui avait promis

Promis de l’aimer et de l’emmener danser

Moi je n’arrive pas à pleurer

Même sous la musique, sans les lumières

Je reste là avec mes yeux qui se taisent


Je voudrais juste qu’elle continue de jouer

Sans plus jamais s’arrêter, toujours

Qu’on reste seules, elle et moi

Alors sans doute viendrons nous à danser

A danser ensemble mais alors qui jouera

Pour nous la mélodie ?

Ce n’est pas facile d’avoir tous les désirs

Et de se perdre dans son propre exil

Tu avais promis pourtant ou était-ce moi ?


Qui est parti de nous deux alors qu’enlacées

Nous allions nous mettre à danser

La joueuse de jazz ne s’arrête pas

Maintenant elle voit dans le noir

Et c’est à moi qu’elle sourit parce que je suis là

A la regarder et à l’écouter

Parce que je ne suis pas partie

Parce que je voulais une dernière valse

Pour pouvoir ainsi te prendre dans mes bras

 

 

 

 

 

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À propos
M. T.

Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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O
<br /> Je ne me lasse pas de te lire et d'écouter. Je ne connaissais pas du tout cette version jazz de l'adagietto. Merci encore de m'avoir permis de la découvrir.<br /> La barbare au cœur tendre<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Tendre... Tendre, comme la Carte et ses méandres. Tendre, comme la corde de l'arc. Tendre, comme un bois qui se casse. Tendre, comme un voile posé sur un visage. Tendre, comme ce que l'on cherche à<br /> atteindre. Ce mot fait ta rcihesse et toute ta complexité, Ophélie.<br /> <br /> <br />
O
<br /> C'est très émouvant, Angie... et très réussi.<br /> Ophélie<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci ma Barbare...<br /> <br /> <br />