Le Monde est Rose

Entre le cœur et la vie, et ce qui est, et ce que je suis

Pourquoi est-il nécessaire de me convaincre du contraire ?

J’ai rangé sur l’étagère les livres des autres mondes

Par ordre de numéro, le un, puis le deux, puis le trois…

Je pourrais les rendre facilement si on me les demande.

Mais je n’en parlerai pas, ne cherchez pas pourquoi

On me les a offerts mais je ne sais pas quoi en faire.

Moi je dis que le monde est rose, pour que tu n’aies pas l’air morose

Ni triste quand tu souris, ni grave quand tu me parles

Et pour oublier que tu jettes, que tu plies, que tu casses

Jouet brisé, enragée, trop gâtée et m’accuse

J’ai rien dit même pas là souriante bien à toi

Trace de thé sur tes lèvres, tu me tends la ciguë

Tu effeuilles l’amante sans vouloir trop y croire

C’est facile indocile et le lien impossible

Moi je dis que le monde est rose, pour éviter la métamorphose

Parce que je ne suis pas un ange ni même un démon

Que je suis juste un moi tout perclus d’émois comme toi

« Une petite bille d’acier parmi des milliers qui roulent »

Tu le dis et l’image est si belle, si tendre mais si fugace

Que tu ne m’as pas laissé le temps d’arriver jusqu’à la place

Pour que je puisse les recueillir dans le creux de mes mains

Ce n’était pas mon histoire, elle n’aurait pas fini comme ça

Moi je dis que le monde est rose, juste pour parler d’autre chose

Pour te faire sourire, pour te faire frémir, aussi te faire jouir

Et si je n’ai pas mis de barrière et que c’est moi qui tombe

Après tout est-ce si mal d’aimer le tonnerre qui gronde ?

Il n’y a pas de contrainte dans l’aire de mon imaginaire

Alors que ce soit Emma, Angie ou Amélie qui se perd

Cela ne crée ni différence, cela ne crée ni différend

Il n’y a pas d’offense, je ne suis plus une enfant.

Moi je dis que le monde est rose, et le monde est vraiment rose.