Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne
8 Mai 2019
Comme un désir trop contenu
Une impatience sans retenue
De trop attendre elle se terre
Ses mains ne sachant plus se taire
Son envie la tourmente et la hante
Qui la crispe de trop d’attentes
Et lui glisse qu’il saura bientôt trop tard
Pour résister à son bon vouloir
Elle regarde autour d’elle, frémissante
Cherche qui pourra, lancinante
Glisser en elle une main furtive
Qu’elle pourrait bien retenir captive
Peut-être cette fille, belle d’insolence
Celle qui danse en toute indolence
Dont elle a remarqué le regard croisé
Et ses lèvres en rouge pavoisées
Celle là-même qui l’aperçoit
Et penche vers elle son corps gainé de soie
Pour lui dire dans un sourire
Qu’elle aussi la désire
Leurs lèvres s’effleurent en silence
Qui pourrait les entendre dans cette bruyance
Et leurs mains se frôlent puis se touchent
Pendant que tremblent leurs bouches
Sur la piste elles se meuvent
L’une face à l’autre et s’abreuvent
A respirer de l’autre son parfum
Comme un vertige qui n’aurait de fin
Enfin elles s’élancent
Et je les suis en silence
Cachée dans le noir et le bruit
Pour ne pas qu’elles me fuient
Là, dans le sombre, elles soupirent
Leurs langues se mêlant à mon plaisir
Qui exhale d’une rencontre surprise
Et délie leurs attentes éprises
Je les regarde et je ressens
Tout en moi leur enivrement
Et leurs caresses font écho
Dans ma chair et sur ma peau
Plus rien ne les retient
Ni le lieu, ni les heures, aucun lien
Et leurs seins qui durcissent et s’écrasent
Ouvrent en mon ventre l’extase
Elles jouissent et moi aussi
Dans un souffle je les en remercie
Car quand elles s’embrassent dans un soupir
C’est moi qu’elles embrasent et bien pire.
Ne leur dites pas que c’est peut-être vous que j’aperçus.
Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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