Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne
25 Décembre 2009
Elle a ouvert la porte derrière laquelle j’aurai voulu me cacher encore un peu, anxieuse de me retrouver ainsi, à découvert, sans l’ombre d’un refuge. Je n’avais pas de souffle, plus de force, tremblante, défaillante, éperdue, comme face à un coup de poker décisif, où l’heure n’est plus au bluff mais qu’il faut abattre ses cartes.
Elle a ouvert la porte et m’est apparue, toute aussi étonnée de me trouver là alors même qu’elle m’attendait, depuis si longtemps. J’ai entendu le son d’une légère déchirure, sans doute celle de mon cœur qui s’ouvrait, de mon âme qui s'incisait Elle m’a tendue la main et m’a offert de me glisser contre elle, ses bras ouverts se refermant alors sur moi. Sensation première, explosion du cœur, de nos corps qui se plaquent irrémédiablement attirés l’un vers l’autre, deux pôles d’un aimant qui enfin se reconstitue. Pas de mot, mais des soupirs mêlés au premier baiser, premier contact, mes lèvres sur ses lèvres, première fois, enfin, tant espérée.
Je crois que c’est moi qui ai refermé la porte, abandonnant aussitôt paquets, sac, retenue, pudeur. Je suivis alors cette main qui m’entraînait si fermement. Je découvrais sa surprise, son étonnement, son attente, son sourire. Elle décelait mon vertige, mon ravissement, mon appréhension, mon désir. Il y eut un « bonjour », je crois, à peine murmuré tant nos souffles ne se reprenaient pas. Et toujours cette force dans nos bras qui elle ne se relâchait pas.
Unies, nous étions unies et si le doute de cette longue route qui, par inadvertance, chance, découverte, attirance, respect, échanges, émois, vibrations, sensations, besoin, nécessité, volonté, émotions… pouvait encore si légèrement planer dans cette rencontre hasardée, il fut balayé par nos regards, nos yeux qui sombrèrent l’un dans l’autre, s’accrochèrent aussitôt pour ne plus se dissocier pendant des heures, qui devinrent nuit, puis jour, puis à nouveau nuit…
Dans ses bras, je la découvrais.
Sous mes baisers, elle m’apprenait.
Dans un grand lit blanc et bleu, nos corps se dévoilèrent.
Pour ne plus se perdre…
Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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