Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne
5 Septembre 2009
J’aime lorsqu’il pleut. Lorsqu’il fait chaud et lorsqu’il pleut. Comme aujourd’hui. Je ne porte presque rien. Je regarde la pluie tomber et toute cette eau, cette humidité, cette moiteur déclenchent le branle de mes sens, de mes désirs, de mes envies. Il pleut et il fait chaud, merveilleuse combinaison amoureuse, qui me donne l’eau à la bouche, me rend gourmande. Je suis mouillée comme cette pluie. Je suis toute chaude comme cette moiteur, je suis ouverte comme ma fenêtre. Mes doigts se jouent de mes tétons libres, durs, puis fuyants, puis à nouveau durs et dressés puis disparus. Je les laisse aller et venir à leur gré ne forçant pas leur montée ni ne m’inquiétant de leur disparition. Le plaisir de la caresse est discret mais bien présent. Je ne ferai rien pour l’affoler. Là aussi je laisse venir. D’ici peu je vais aller m’allonger, me mettre à mon aise, tout enlever et le dos calé sur la douceur du drap, c’est à toi que je penserai.
Que ferais-tu si tu étais à mes côtés ? T’enfuirais-tu ? Où viendrais-tu t’allonger, toi aussi, dénudée, alanguie, pressante ? Poserais-tu tes mains sur moi ? Me regarderais-tu ? Chercherais-tu à m’embrasser, mouillant ma bouche, et mes lèvres de ta langue. Aurais-tu toi-même envie de mon désir ? Cela exciterait-il ton propre désir ? Serais-tu douce ou sauvage ? J’aimerai les deux à la fois.
Je te voudrais sur moi, tes jambes entre les miennes, tes seins contre mes seins. Sont-ils ronds ? Petits ? Lourds ? Viendrais-tu poser leur petit bout dressé dans ma bouche pour que je le happe, le suce, le roule et l’excite ? Je sais que ma main descendant ton ventre irait se perdre dans cette toison mystérieuse, mousse brune ? Blonde ? Rousse ? Je m’y fraierai un passage délicatement aidée par ce flux venant de toi, qui rendrait ton désir si glissant. Soupirerais-tu au contact de mes doigts ? T’écarterais-tu pour me laisser le passage ? Me mordrais-tu ? Me lècherais-tu ? Jouirais-tu de moi comme je voudrais jouir de toi ?
Je te devine, je te dessine du bout de mes tétons si délicieusement généreux de plaisir. Je me redresse. Mon ventre, peu à peu, se remplit de douceurs, d’attentes, de frémissements . M’embrasserais-tu, alors, à m’en faire perdre le souffle pendant que tes doigts, experts et délicats, viendraient au plus profond de moi, constater l’ampleur de mon émoi ? Que chercherais-tu d’abord ? Mon dos ? Mon ventre ? Mes fesses ? Mes seins ? Moi, je serais offerte, patiente, vibrante, excitée. Tu vois, déjà, rien que l’idée de toi me fait gémir. Je me redresse encore un peu, me cambre, m’ouvre. Poserais-tu ta bouche sur mes lèvres intimes ? Passerais-tu ta langue sur cette piste humide, déclenchant le torrent de ce jus que tu boirais à ma coupe ? Sentirais-tu cette vibration venir de si loin qu’elle te ferait trembler de peur d'en être renversée ?
Tu vois, tu n’es pas là, pourtant, c’est toi que je sens. Me diras-tu seulement ton nom lorsque ma jouissance emportera ma dernière parcelle de retenue, de pudeur pour que je puisse le crier et nommer ainsi mon orgasme ?
Il est temps pour moi d’aller chercher les réponses à ces questions.
Auteure (romans, nouvelles, chansons), scénariste, amoureuse des mots et des arbres...
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