Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne

La danse

N'ouvrez pas la video avant la fin du texte, patientez...

Il y a une chose que j'aime particulièrement dans la vie, c'est danser. Dès que la musique se fait entendre, mon corps n'y résiste pas. j'aime bouger en rythme, me laisser porter par les notes, fermer les yeux et ne plus suivre que le tempo, les vibrations, la mélodie... je peux passer ainsi des nuits entières à chavirer au gré des sons qui m'atteignent, sans me fatiguer, bien au contraire, comme si je tirais de mes mouvements une énergie bienfaitrice, régénératrice. Cela me donne envie de sourire, je suis bien, cela me donne envie d'aimer. J'ai un goût musical écclectique, et je suis capable, je crois, de danser sur tout et n'importe quoi, de la valse à la dance, du rock à la techno, en passant par la java, le jerk, la trans... Peu importe leur nom du moment qu'il faille bouger dans un rythme qui me porte et m'enchante et me transporte. On dit que je danse bien, j'en suis plutôt fière tout en l'ayant l'impression d'être une usurpatrice.... Pour moi, tout cela est si naturel... je n'ai qu'à laisser mon corps faire et le suivre sans y penser. Mais j'aime aussi regarder les autres danseurs et tenter de découvrir, à travers leurs propres mouvements, quelle peut être leur personnalité.

Car chaque corps à son histoire. Et selon sa manière de bouger, il la raconte. Devenue alors simple voyeuse, j'aime à deviner, à travers ce que ces corps nous donnent, offrent aux autres, ce qu'ils sont, qui ils sont : lascifs, rigides, généreux, renfermés, insolents, captifs, sensuels... Dis moi comment tu danses, je te dirai comment tu aimes. Pour moi, danser est un acte d'amour, où l'on se donne, à se perdre mais sans jamais oublier l'autre.

Car on danse toujours avec quelqu'un, même seul.

Aujourd'hui, j'ai envie de danser, lentement, langoureusement. J'ai envie de prendre votre main et de vous attirer doucement contre moi.  J'ai envie de prendre votre regard dans mon regard et de glisser ma main dans votre dos. Aujourd'hui, j'ai envie de vous sentir frémir, d'abord hésitante, presque timide, puis de sentir votre abandon, dans mes bras, sans plus de retenue, de réticence, en oubliant ce qui nous entoure. Aujourd'hui, j'aimerais vous entraîner dans un rythme lent, amoureux où nos deux corps ainsi intimement liés, balanceraient comme les blés sous une brise légère. Nous joindrions nos mains et nous étonnerions de cet accord si parfait qui, sans que nous en ayons nullement l'habitude, nous porterait, chacune, dans le même rythme, le même mouvement, un pas de côté, un pas de l'autre. Aujourd'hui, j'ai envie de sentir votre souffle dans mon cou, d'être proche de vos lèvres, de sentir votre parfum. La musique continuerait, si douce, comme un coucher de soleil sur un bord de mer, comme les premières étoiles dans un ciel pas tout à fait envahi par la nuit. Je vous embrasserais, alors, comment y résister ? Et vos lèvres sur mes lèvres, votre bouche contre ma bouche seraient alors un nouveau rythme que suivraient nos langues, elles-mêmes enlacées.

Aujourd'hui, j'ai envie de danser, j'ai envie de vous aimer, j'ai envie de vous.

Venez...

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L
Commencons cette danse... Dangereuse danse...
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M
<br /> Pourquoi dangereuse ?... au contraire, elle est douce, lascive, une danse de fin de nuit, quand plus rien ne nous éblouie et qu'on peut alors, les yeux mi-clos, se laisser porter, emporter, loin,<br /> très loin...<br /> <br /> <br />
O
Je veux dire qu'écrire, c'est entrer dans un monde, dans le monde du héros ou de l'héroïne, dans une histoire qui est la mienne et en même temps pas la mienne, c'est entrer dans un espace-temps différent de celui que je vis au quotidien, c'est une expérience fusionnelle, comme le bain, comme la musique, comme aimer. Je me dissous, je perds mes limites, une bonne partie de mon esprit critique. C'est plus sensoriel, sensuel qu'intellectuel. Bien entendu, ça dépend de ce que j'écris...
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M
<br /> On peut danser sans connaître les pas. On peut chanter sans connaître la musique. On peut flottter sans savoir nager. Mais on ne peut pas écrire sans avoir appris. C'est son paradoxe (encore un).<br /> L'écriture est la musique de notre âme, l'expression de nous-mêmes mais elle passe forcément par notre intellect, par notre acquis.Il faut d'abord la maîtriser pour pouvoir l'utiliser. Sinon, on ne<br /> rend que des mots vides de sens. Et je dis "sens" dans sa définition de raison, explication d'une chose et "sens " dans le faculté d'éprouver nos émotions. C'est ça l'écriture, c'est un<br /> apprentissage qui débouche sur le sens dans toute sa globalité expressive, du pur intellectualisme au lâcher prise total.  Et cette écriture  mobilise toutes nos forces, du contrôle à<br /> l'incontrôlable, du réflêchi au spontané, du profane au sacré. Je suis alors d'accord avec toi quand tu dis qu'elle nous fait pénétrer un autre monde où nous flottons entre deux pôles, où nous nous<br /> dissolvons, voire où nous nous perdons. Cela me terrorise et m'exalte au plus haut point.<br /> <br /> <br />
D
Nous danserons, nous danserons...
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M
<br /> ... sans plus de tourments...<br /> <br /> <br />
O
La musique et la danse sont les arts les plus primitifs, ceux qui sont les plus proches de la partie la plus archaïque et la plus fondamentale de notre moi: le corps. Par conséquent, elles donnent sens à notre existence, et nous touchent au plus profond de nous-mêmes. Le tempo de la musique baroque et des musiques rock (à base de blues, de salsa, de musique celtique... toutes utilisant la basse continue, contrairement à la musique savante qui naît au 19ème siècle, qui se libère de cette basse continue, et qui ne se danse plus, ou mal) trouve son origine dans l'audition du battement du cœur de notre mère quand, fœtus, nous étions dans son ventre. Cette théorie n'est pas de moi, mais je sens qu'elle est fondée. La musique est un art thalassal. Elle nous enveloppe, elle nous immerge comme la mer. Nous devenons poisson. Et danser est très similaire à nager. Comme toi, j'ai toujours aussi beaucoup aimé la musique ainsi que danser, plus que de regarder danser les autres. Mais écrire est sans doute aussi très similaire. C'est entrer dans un milieu. Tout comme aimer.<br /> Ophélie
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M
<br /> De la théorie à la rhétorique, il n’y a qu’un pas, un pas de danse ? La mer, la mère, bien sûr, mais en es-tu si sûre ? Danser serait comme nager, nager comme écrire, mais alors aimer,<br /> quel serait son milieu ? J’aime nager. J’aime écrire. J’aime aimer. Il n’a donc pas de milieu spécifique puisque il est partout. Et s’il est partout, il n’est donc nulle part. Comme la musique<br /> qu’on entend sans savoir d’où elle provient mais qu’on ressent. C’est donc une émotion pas une théorie. C’est un art. Mais n’est-ce pas ce que tu as écrit ? Nous sommes donc d’accord, à<br /> quelques petites notes près…<br /> <br /> <br />
B
tu as un grande sensualité et tes textes sont d'une grande délicatesse...la chanson est superbe.
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M
<br /> c'est en écoutant cette chanson, ce matin, que j'ai eu l'idée de ce texte. Il n'y avait qu'à se laisser porter par la musique, et l'émotion qui était la mienne alors.... Merci pour ton commentaire.<br /> Il est toujours important, pour moi, d'avoir l'écho de mes écrits. Passe une bonne soirée, Betty.<br /> <br /> <br />